Dimanche après-midi.
Bloc-note à la main, je termine de lire un livre recommandé par plusieurs invités des excellents podcasts Marketing Mania & Tribu Indé. Il s’appelle The Boron Letters de Gary Halbert.
C’est un des meilleurs livres de marketing que j’ai lu jusqu’ici.
Le livre retrace une série de lettres de Gary Halbert, l’auteur, à son fils. Au cours de cette série, il lui transmet ses meilleures techniques pour rédiger des textes permettant de vendre facilement n’importe quel produit pourvu que le destinataire en ait besoin.
Pourquoi est-ce que je vous parle de ce livre ?
C’est un ouvrage pionnier en terme de copywriting : l’art de la conception-rédaction de textes de vente. C’est une compétence que tout bon consultant en marketing digital ou commercial se doit d’avoir.
Comme dans chaque domaine, il y a des spécialistes, et ces spécialistes, comme Gary Halbert, nous les appelons les copywriters.
Grâce à cette super-compétence : vous pouvez écrire des textes vendeurs sur vos landing pages, vos publicités ou vos annonces Google. Elle est donc assez transverse et vise 1 objectif : convaincre.
Convaincre c’est le nerf de la guerre (pas celui qui tire des fléchettes en mousse 😉).
Ajoutez à ça quelques bases de la psychologie humaine et vous obtiendrez une recette permettant de vendre n’importe quel -bon- produit au travers de landing pages et de publicités bien ciblées.
Quelques notes, un clavier. Je vous fait le résumé spécial « marketeur pressé » des apprentissages-clés de ce livre.
Afin de vous apporter un maximum de valeur ajoutée, nous prendrons l’angle des landing pages. Aujourd’hui, ce sont principalement ces « pages d’atterrissages » qui doivent persuader votre cible que votre produit est adapté à ses problématiques.
Pourquoi à ses problématiques ?
70% des décideurs prennent des décisions d’achat pour résoudre des problèmes, tandis que les 30% restants achètent pour gagner quelque chose
— Impact Communication
Penchons-nous sur toute cette recherche de « cible » !
Vous pouvez être surpris par cette phrase. Elle reflète avec un peu d’exagération l’intensité que tout marketeur doit mettre pour connaître sa cible.
Pour Gary Halbert, plus on connaît nos potentiels acheteurs, plus on est capable d’anticiper leurs besoins et leurs problématiques. Ainsi, lorsque nous rédigeons des propositions de valeur dans des publicités, nous sommes à même de restituer exactement ce que nos cibles ont envie d’entendre.
A tel point que vous vous dites « j’ai l’impression que cette personne lis dans mes pensées« .
Pour se faire, vous pouvez vous immerger dans les médias et la culture de votre cible :
Le fait de creuser dans les besoins de notre cible permet de savoir quels arguments elle avances et qu’est-ce qui la motive vraiment. Dale Carnegie, auteur de plusieurs livres autour de la psychologie marketing disait :
Il y a toujours deux raisons pour faire quelque chose : une bonne raison et la vraie raison !
Dale Carnegie
A vous de trouver ce qui motive vraiment votre cible.
Prenons un exemple. Vous souhaitez commencer à monétiser votre expérience d’entrepreneur à succès. Vous décidez alors de créer une formation en ligne à destination des entrepreneurs débutants.
Votre réflexe doit être de vous immerger dans la tête d’un entrepreneur débutant. Rencontrez-en dans la vraie vie, passez du temps à les comprendre. Fréquentez les webinars et les conférences de votre CCI.
L’empathie est clé lorsqu’il s’agit de copywriting.
Pour Gary Halbert, s’immerger dans l’univers de sa cible permet d’apprendre ses codes, son language et le plus important : ses besoins.
Lorsque viendra le temps de commercialiser votre formation, vous pourrez alors donner l’impression que vous êtes dans la tête d’un entrepreneur débutants. Que vous savez de quoi vous parlez et lui prouver que vous pourrez répondre à ses problématiques grâce à votre produit.
Si à ce stade, vous n’avez pas défini votre cible, rappelez-vous qu’une bonne cible se définit par :
C’est grâce à cette méthode que Gary Halbert a persuadé énormément de ses lecteurs d’acheter ses résumés de livres ou les produits qu’il vendait à ce moment-là.
A.I.D.A ? Ce n’est pas le S.O.S. des marketers en détresse mais bien une méthodologie de persuasion grâce au copywriting.
Aujourd’hui encore, elle est utilisée par les meilleurs copywriters pour écrire des cold emailings, des landing pages ou des publicités :
Bien sûr, avant de passer à cette étape de rédaction de votre landing page, il vous faut avoir :
Sans plus attendre, déconstruisons la méthodologie A.I.D.A.
C’est la 1ère étape. Le fameux « pied dans la porte »
Pour bien comprendre, reprenons notre exemple de l’entrepreneur à succès souhaitant créer une formation à destination des entrepreneurs débutants. A ce stade, vous avez créer votre formation. Vous devez alors la faire connaître.
Et pour cela, vous créez des publicités sur Linkedin et commencez à travailler vos accroches :
Il y a de fortes chances que vous choisissiez la seconde ou la troisième proposition. Ce simple exercice vous prouve la force d’une accroche. Sans elle, vous ne capterez AUCUN visiteur sur votre landing page.
L’accroche ne doit pas paraître commerciale.
Nous sommes exposés à 5 000 messages publicitaires par jour, selon le cabinet d’études publicitaire Yankelovich. En temps qu’humain surexposé à la publicité, vous savez automatiquement reconnaître des publicités.
Pour preuve, lorsque vous allez sur des sites-médias, tous les encarts lumineux sont bloqués par votre inconscient. On parle de « banner blindness ».
Vous devez déguiser votre message commercial en un message relationnel.
Mais déguiser son message, c’est mentir à ses cibles ?
Non, vous ne devez pas leur mentir sur vos intentions. Simplement donner l’apparence qu’ils regardent un contenu et non une publicité. Ainsi, ils liront vos textes.
Au-delà de l’apparence, il vous faudra aussi susciter la curiosité de vos lecteurs.
Gary Halbert explique qu’il a envoyé des lettres de prospection pour vendre des guides sur l’investissement à Hawaï. Afin d’accrocher le lecteurs, qu’il lise sa lettre, il a ajouté à son enveloppe un petit sachet de sable d’Hawaï. Son introduction visait à raconter une histoire à ses destinataires : leur futur s’ils achetaient une maison à Hawaï.
On résume. Pour une accroche réussie, pensez à :
L’intérêt est ce qui va permettre à vos visiteurs de poursuivre lecture. Vous savez pourquoi cette étape est tout aussi importante que la précédente ?
En l’an 2000, notre temps d’attention était de 12 secondes. Aujourd’hui, il est de 8 secondes sur nos smartphones selon Microsoft. Un poisson rouge a un temps d’attention de 9 secondes. C’est impressionnant.
Ce que vos visiteurs cherchent dans vos contenus (site, landing page, blog) : c’est une solution à leurs problématiques.
Elles peuvent être de nature différentes : je veux avoir plus de clients, améliorer mon chiffre d’affaires, optimiser la satisfaction de mes utilisateurs,… etc.
Vous devez identifier et parler des problématiques qui amènent le visiteur à vous.
Le seul problème, c’est que c’est à vous de diagnostiquer les problématiques de vos visiteurs. Sans identification concrète de leurs problèmes, vous répondrez à côté de la plaque.
Mais aucun soucis, si vous avez bien étudié vos cibles, vous les connaissez « mieux qu’elles se connaissent » 😉
Votre objectif sera alors de retranscrire sur votre landing page ces problématiques. De capter l’intérêt du lecteur pour qu’il continue de lire.
Vous enverrez alors un message implicite à vos visiteurs : « j’ai compris ton problème mieux que quiconque ».
Il faudra ensuite…
Montrer que vous êtes crédible pour répondre à leur problématiques.
Comme le souligne le copywriter Valentin Decker dans cet article : la crédibilité est capitale.
Il vous faut donc augmenter votre jauge de crédibilité, prouver à vos visiteurs que vous ÊTES CAPABLE de répondre à leur problématique. Sans ça, il ne sert à rien de proposer votre produit.
Mais comment faire ? La réponse en 1 exemple, toujours avec l’exemple du référenceur Neil Patel :
Déconstruisons ses techniques qui lui permettent de se faire payer très cher pour ses prestations de référencement :
Si vous voulez un exemple de fail marketing causé par une crédibilité en déroute, vous pouvez lire et analyser cet article, sur Danone Essensis, le yaourt qui « hydrate la peau de l’intérieur ».
Ce n’est pas exhaustif mais vous pouvez vous en inspirer pour mieux affirmer votre crédibilité.
STOP, on récapitule :
Désormais, vous allez ENFIN pouvoir parler de votre produit.
Mais après ce long texte, il ne restera plus de lecteurs ? C’est une crainte qui est commune. Elle va de pair avec la question « faut-il faire des landing pages longues ou courtes ? ».
La réponse est ailleurs.
Sales copy can’t be too long, only too boring
Biran Kurtzn marketer à succès en marketing direct
Il faut avant tout CAPTIVER votre audience jusqu’à la présentation de votre produit.
Lorsqu’il faut vendre son produit, on peut avoir l’impression de spammer son audience.
J’entends souvent cette objection lorsque j’anime des formations pour les Ateliers Numériques de Google. On peut avoir peur de passer pour un « marchand de tapis »
David Ogilvy, le fondateur de l’agence de publicité mondialement reconnue disait « Vous ne pouvez pas ennuyer les gens qui ont un intérêt pour votre produit« . Alors progressivement, parlez de votre produit/service !
Comment mettre en avant votre produit ?
Tout simplement en montrant comment votre produit répond aux problématiques de votre cible.
Faisons une démonstration en reprenant notre exemple de l’entrepreneur souhaitant monétiser son expérience. Rappel : l’entrepreneur à succès vendant le livre c’est vous. (bravo).
Voilà en quelques ligne une illustration de mes propos.
A ce stade, il ne reste plus qu’à montrer à votre visiteurs comment il peut acheter votre produit ou service. Je dis « acheter » mais ça peut aussi être un autre type de conversion : réserver une consultation, une démo,…
Gary Halbert dit à ce propos que la clarté est primordiale.
Vous devez donner tous les détails pour que votre visiteurs passe à l’action. Pas seulement un bouton « acheter », ou un formulaire à remplir. Il faut lui expliquer le processus, le temps nécessaire, son coût et tous les éléments qu’il a besoin pour continuer.
Sans cette clarté, vous ne répondez pas aux objections qui freinent l’achat.
Quelques techniques peuvent aussi vous aider :
Ici, nous allons détailler quelques astuces récoltées dans The Boron Letters qui pourraient vous aider à mieux rédiger.
Bien écrire. Employer un vocabulaire riche et varié.
Ce qui est valable pour des romans, ne l’est pas forcément sur vos pages de ventes. Lorsque nous lisons sur internet, nous scannons les pages.
L’inconfort de l’écran rend votre lecture difficile.
Pour ne pas alourdir le tout, l’approche de rédaction web « KISS : Keep it Simple and Stupid » prône une écriture sans vocabulaire riche. Le fait de garder des mots simples permet 2 choses :
C’est aussi valable avec le jargon professionnel. Ici, j’utilise volontairement « page de vente » comme synonyme de « landing page« . Ainsi, tout le monde peut comprendre l’article.
Enfin j’espère. 🤔
Mettre du relief dans vos textes permet au lecteur d’identifier les informations-clés de votre contenu en un clin d’œil. Pour cela, il y a plusieurs techniques pour rendre vos écrits visuellement plus sexy.
Posez-vous par écrit des questions que vos lecteurs vous poseraient
En quoi est-ce utile ? Tout simplement pour montrer votre empathie pour le lecteur et pour montrer que vous comprenez avec exactitude ses préoccupations.
De plus, elles peuvent permettre de donner du rythme et de rendre l’article plus intimiste. Vous ne pensez-pas ?
Le principe de phrase longue/phrase courte pour créer des « vagues »
Ce principe est simple.
Lorsque vous rédigez des textes de vente, alternez des phrases courtes et des phrases longues afin de donner du rythme et de faciliter la pose de votre regard sur des éléments cruciaux.
C’est ce que j’essaie d’appliquer depuis le début de cet article 👆
Les mises en gras et en italique permettent à vos lecteurs d’accrocher leur regard sur ce qui est important
Toujours pour poursuivre 1 objectif : ajouter du relief à vos textes.
Des petits points d’accroche permettant à vos yeux de poser le regard sur les éléments importants de votre texte.
Attention à votre ton. Nous sommes humains, parlons comme des humains !
L’humain est un être émotif. Pas un robot. (sauf Mr Robot)
« Les gens se souviendront du ton émotionnel d’un texte plus vivement […] que le contenu. »
La psychologie aujourd’hui
Nous avons plus tendance à mémoriser des émotions que d’enregistrer machinalement des contenus.
Je reçois énormément de messages robotiques de la part d’humains lors de leur prospection ou lorsqu’ils tentent de créer des relations sur le moyen terme.
On peut discuter respectueusement et rester performant sans adopter un ton formel & galvanisé. C’est d’ailleurs ce que recommandent les meilleurs experts en cold emailing pour créer des relations professionnelles durable.
Qu’est-ce que les « power words » ?
Ce sont des mots que les copywriters ou les marketers utilisent pour provoquer des émotions : du plaisir, de la peur, de la colère, de la surprise,…
Vous les croisez au quotidien. Par exemple, dans le titre de cet article de blog « 10 Secrets de Copywriter pour Écrire des Landing Pages Irrésistibles », j’en ait utilisé 2 :
En application, j’ai UNE MARQUE qui a compris à la perfection que l’utilisation de power words peut déclencher des émotions chez leur cible.
Pour preuve, vous pouvez aller sur le site Apple à n’importe quel moment pour découvrir le puissance des power words.
Smartblogger.com a édité une liste de 800 power words. Il n’existe pas vraiment d’équivalent français mais vous pourrez traduire très facilement et vous inspirer de ces mots-clés. Si vous en connaissez, laissez-moi un commentaire. 🙏
(Et m’a appris au passage en le rédigeant 🤫)
Quelques exemples de landing page pour votre inspiration :
Je conclu avec une phrase qui m’a beaucoup amusé ces derniers temps. Elle illustre parfaitement comment vous devriez concevoir votre approche marketing.
Les gens ne veulent pas d’une perceuse. Ils veulent un trou dans leur mur !
Theodore Levitt, économiste et professeur à Harvard
Sources principales :
The Boron Letters de Gary Halbert
ValentinDecker.com
Codeur.com
Lemlist.com
Illustrations : Apple, BBC, Enigma, Lemlist, Neil patel